Voler avec un drone au-dessus de l’eau
Voler avec un drone au-dessus de l’eau procure de belles sensations et génère de belles images.Mais hélas, les océans, lacs, étangs et autres étendues d’eau sont jonchés d’épaves de drones et sujet plus délicat de batteries LiPo.
Depuis quelques mois, on requiert nos services pour passer notre temps au-dessus de l’eau. Parfois même des journées entières ! Généralement, ce type de journées sont épuisantes. Le drone y trouve là, tout son intérêt. Souvent, il nous arrive de remplacer presque au pied-levé un de nos confrères qui se désiste d’une telle prestation. Trop risqué pour la machine.
Dans cet article donc, une petite remontée d’infos, acquises par expériences et constatations mais également auprès de mes collègues pilotes. (Surtout quand nous échangeons sur nos différentes galères…!)
Ça peut vous arriver !
Et non cela n’arrive pas qu’aux autres !
Qui n’a pas lu, connu un ami, ou vécu une telle situation. Voler au-dessus de l’eau génère, il faut le reconnaître, un stress non positif.
J’en ai fait l’amère expérience il y a quelques mois. En plein repérage d’une zone à cartographier, un estran en Bretagne, pour un recensement d’essences végétales, le fatal « défaut batterie » a sévit et frappé. Comme frappé par la foudre en plein vol, il est tombé dans la vase comme une pierre…une pierre blanche (c’était un PH4 V1).
Mon premier crash en 6 années de pratique comme professionnel. Enfin, crash….on va plutôt dire (pour ne pas froisser mes qualités de pilote) perte d’aéronef sans personne à bord.
Donc oui, attention, achtung, cuidado, pilas !
Je n’avais toutefois pas attendu ce moment pour prendre un maximum de précautions.
Attention: Voler au dessus de l’eau est dangereux.
Comme, j’ai coutume de dire, votre drone tombera…. un jour ou l’autre. C’est écrit, c’est son histoire.
L’avantage en tombant dans l’eau, c’est qu’il ne blessera certainement personne. L’inconvénient.? …Il sera perdu très certainement, vos images également. Sinon, il y a le splash 4 . Ou les frites de piscine, mais là, c’est un autre débat.
Que faire pour pouvoir limiter les risques en volant au-dessus de l’eau ?
Voici, une liste non exhaustive de ce que je mets en place pour éviter ce genre de problèmes.
Si vous avez déjà voler au-dessus de l’eau, vous avez dû remarquer que le comportement du drone en plein vol est différent. Vous devez adapter votre pilotage.
Les capteurs.
La première étape, réside dans la visite pré-vol; à veiller à ce que ces derniers soient propres. Jusque là, rien de nouveau.
Pour l’avoir expérimenter, sans aucune action sur les commandes, un drone au-dessus d’une étendue d’eau peut perdre en un quart de seconde plus de deux mètres de hauteur. Il faut donc en exécutant un « rase-motte » avoir clairement cet aspect en tête. A titre personnel, je me programme pour intervenir le plus rapidement sur les sticks. Mes doits sont en permanence sur les sticks. Je sais que je dois intervenir sur les gazs, je suis prêt à intervenir en moins d’un quart de seconde et ne regarde donc que mon drone et non mes images.
Mais revenons à nos capteurs.
Evitez les vols stationnaires.
Ce VPS (Vitual Positionning System in English), a pour fonction dans certains cas de se substituer aux GPS. Ces derniers s’enclenchent à 10 mètres du sol environ, et fonctionne par ultrasons. Si vous volez sur l’eau, voire mieux, au-dessus, et qu’il y a un peu de vent, ces ultrasons vont mesurer des hauteurs (à cause des vagues) différentes. Surtout si vous êtes en vol stationnaire. Cela va le perturber, et le phénomène tant redouté va se produire. Evitez le vol stationnaire.
Comme on le voit ci-dessous, DJI indique même dans son manuel de l’utilisateur, pour le Mavic 2 (qui a semble-t-il plus tendance à jouer au Yoyo au dessus de l’eau que mon bon vieux PH4), les risques, et les conditions de ceux-ci :
–> les « systèmes optiques peuvent ne pas fonctionner correctement » lors d’un « vol au-dessus d’étendues d’eau ou de surfaces transparentes ».
Donc, plutôt que de laisser nos ultrasons se tromper, mieux vaut les désactiver. Pour ce faire, il faut cherche dans son menu les VPS.
vous les trouverez ici chez DJI :
Météo et vagues
Méfiez-vous des vagues et autres gerbes d’eau (lors d’un évènement de ski nautique, dédicace à Adri !!).
La météo est très changeante au bord de mer. Au-dessus de l’eau, les vents peuvent rapidement changer, sans omettre la fameuse brise de mer ou brise de terre. Cela doit rappeler quelques souvenirs à certains d’entre-vous. Le vent n’a que très peu d’obstacles et est beaucoup plus fort sur l’eau.
Certaines vagues (surtout la 7ème !) peuvent vous surprendre. Hahhh, les scélérates ! Prenez vos distances.
Astuce : pour ramener votre drone face au vent, pensez comme un bateau, tirez des bords !!
Certes, les jours d’orage vous pourrez faire de belles images, par contre, vous n’êtes pas équipés d’un paratonnerre. Votre drone prendre donc se rôle. Et plouf !
Les oiseaux.
Non, ne rigolez pas. Quiconque à déjà voler, s’est fait quelques frayeurs avec nos amis volatiles. Il y a les curieuses (les hirondelles), les peureux (les pigeons) les joueurs, et ceux et celles qui attaquent ou se défendent, au choix.
Les mouettes, et autres goélands, surtout en période de nidification viennent défendre les nids. Et ils attaquent. Ils commencent par frôler le drone, puis au fur et à mesure se rapprochent. Notez, que nous retrouvons des mouettes aujourd’hui un peu partout. Que nombres d’entre elles n’ont même jamais vu la mer !!.
Un goéland touche votre drone, et le vol sera interrompu…pour paraphraser la DGAC, et ne pas dire qu’il va se casser la g…dans l’eau.
Défaillance matérielle
Nous ne sommes jamais à l’abri d’un problème technique ou matériel. Une batterie qui « flashe » en plein vol (c’était mon cas !). Ou, une mise à jour non effectuée, une hélice mal fixée, une perte de liaison radio, une attente à proximité, ou encore un bon vieux RTH. Tiens, puisque l’on parle du RTH.
Le fameux RTH sur l’eau
Premièrement, si vous êtes sur un bateau. Il nous semble logique de modifier la fonction RTH, par l’option vol en stationnaire.
Il y de grandes chances que vous soyez en scénario de type S2, attention à vos distances horizontales qui vont vite être atteintes. Pensez régulièrement, à réinitialiser la position du drone sur l’application.
- Si vous êtes à moins de 5 mètres de son point de décollage, et que vous déclenchez le RTH, alors, il se posera immédiatement. Cela signifie que, si vous décollez de la rive, il peut se poser sur l’eau. Sans omettre le degré de précision du RTH ! Mais, « Ohh », on est des pilotes ou pas ?
- Dans le cas où, votre machine est entre 5 et 20 mètres, il gardera son altitude actuelle.
- Et n’oubliez pas, vous avez désactivé le VPS !!
Un dernier conseil pour la route.
Personnellement, je me suis imposé une règle.
A savoir: une batterie, une carte SD. Je m’explique. A chaque changement de batterie, je change donc la carte SD. Mon drone peut tomber, mais, j’aurai toujours des images. Et le cas échéant, je pourrai potentiellement tout de même facturer mon client (et m’acheter un remplaçant). Donc, oui, j’ai des dizaines de cartes SD en permanence avec moi !
J’espère via cet article, avoir pu vous apportez quelques éclairages, et quelques tips.
N’hésitez pas à revenir vers nous, pour des idées d’articles ou de plus amples précisions.
retrouvez ici nos conseils pour les vols de nuit dans cet article