On annule une presta ! On vous explique pourquoi.
Être pro dans le monde du drone.
Savoir être pro, c’est aussi, savoir dire non.
Avec un peu d’expérience (quasi 10 ans !!), on commence à connaître ses capacités, ses limites ou quand c’est limite !
Même si chaque jour, on progresse, on apprend. On sent quand le vent est en train de tourner. Quand, les conditions vont se dégrader. On sait quand le « tiers » qui nous scrute à 40 mètres, va venir nous voir.
Toujours est-il qu’il y a quelques semaines de cela, nous avons dû renoncer à voler. On annule une presta !
Pourquoi me direz-vous ? C’est simple, les conditions n’étaient pas acceptables en terme de sécurité.
Il est difficile d’annuler, de renoncer.
C’est se trouver des limites, remettre en question ses compétences. Mais, soyons concrets, c’est aussi voir un chèque qui s’éloigne. Aussi.
Mais être pro, c’est savoir dire non également.
Rien de mieux qu’un croquis (pourquoi pas), pour vous expliquer la situation.

Crash dans 5, 4, 3
Voici le topo de la mission:
prendre des images par drone d’un parc éolien en mer. Il va de soi que c’est avec toutes les autorisations. Exploitant du champ (éolien), protocole avec le CCmar Atlantique. Tout va bien de ce côté. Voler en mer et au-dessus de l’eau, on sait que c’est.
Alors, pourquoi on annule une presta ?
Donc voici le sujet, filmer et photographier par drone, un navire, le vol au vent en train de monter des éoliennes au large de Noirmoutier.
Le bateau avance, il ne peut s’arrêter. WTF ? La mer est trop formée pour que le bateau ne puisse s’arrêter. Ce n’est pas un bateau fait pour affronter les vagues. En effet, on nous a affrété un bateau qui relie les iles au continent. Le bateau , pour entrer dans cette zone, doit être muni d’un AIS. Un système qui permet au bateau d’apparaitre sur les radars. Nous devons garder une certaine distance vis-à-vis du champ éolien. Pas de problème, le Mavic4 Pro possède un zoom optique assez sérieux.
Les conditions de vol:
Plus nous nous rapprochons de notre objectif, plus la mer est formée. Des creux, d’1m60 environ se forment. Le vent se renforce et nous avançons assez vite. Le petit dessin est assez significatif de ce que va se produire. Ok, je peux passer dès que le décollage en mode sport. On peut à la rigueur décoller avec un peu de dextérité. Le retour, est un peu plus tendu avec un bateau qui avance, et un espace très réduit pour récupérer la machine. Machine d’un certain coût, je le rappelle. Je ne suis pas seul sur le bateau. Il y a tout l’équipage (qui vous regarde, ce qui n’ajoute aucune pression aucune). Alors, que faire ?
Renoncer à ce vol ? Ou prendre le risque ?
Ne pas voler, c’est également, accepter de ne pas être rémunéré. Pour ma part, j’ai estimé que les risques encourus par les tiers étaient trop importants. Sans oublier, le risque machine. Forcément, dans ces situations, on trouve toujours quelqu’un pour vous encourager à prendre le risque.
Partie remise..Nous ferons de nouveau ce vol dans de bonnes conditions. Les marins qui travaillent sur les éoliennes, ont été évacué une heure plus tard. En effet, les conditions météos se sont très fortement dégradées.
Et vous ? Qu’auriez-vous fait ? Voler ou ne pas voler ?